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La polémique sur les vaccins, bénéfice et risque
Quels reproches fait-on aux vaccins ?
Il existe une défiance d'une partie de la population à l'encontre des vaccins pour des raisons liées à leur possible toxicité pour l'organisme, aux intérêts financiers des groupes pharmaceutiques (les fameux "big pharma") et d'offrir un rapport bénéfice/risque défavorable.
Pourquoi cette évolution de l'opinion publique sur les vaccins
Les vaccins sont accusés de nombreux maux alors qu'ils étaient considérés dans le passé comme un traitement providentiel, voire miraculeux. Objectivement, le vaccin apporte de très nombreux avantages contre les traitements classiques : il protège dans la plupart des cas efficacement de la maladie et de la contagion, il repose sur des mécanismes naturels.
Pourtant de nombreuses personnes réfutent aujourd'hui l'intérêt des vaccins. Pourquoi ?
1. Les vaccins, victimes de leur propre succès
Les vaccins sont tout d'abord victimes de leur propre succès : en ayant éradiqué les grandes maladies vaccinables, ils ont supprimé leur principal argument. Ces fléaux comme la variole, la polio, qui tuaient ou handicapaient des millions de personnes ont disparus grâce au vaccin. Leur disparition entraine aujourd'hui le sentiment que le vaccin n'est plus utile (alors qu'il l'est si l'on veut éviter la résurgence de ces maladies) ou qu'il un rapport bénéfice/risque faible. Nul doute que si la variole tuait ou handicapait encore des dizaines de milliers de personnes, la population aurait une image plus positive du vaccin.
Enfant atteint par la variole et enfant vacciné
2. Manque de connaissance du fonctionnement d'un vaccin
On peut constater qu'un certain nombre de personnes réfractaires à la vaccination ne comprennent pas le fonctionnement du vaccin.
Un internaute indique par exemple: "Je suis contre les vaccins. Il faudrait au contraire inventer une substance qui aide le système immunitaire à lutter contre la maladie" (sic).
3. Un arsenal technologique qui fait peur
La technologie médicale s'est fortement développée depuis le premier vaccin contre la variole et avec elle, un vocabulaire particulièrement peu adapté un grand public : "vaccins à ARN Messager", "vaccin à adénovirus", "vaccins recombinants". Cette terminologie absconse n'est pas comprise, fait peur et incite les internautes à penser que les vaccins sont néfastes à leur santé. Dans certains cas cette terminologie est détournée pour prêter des propriétés fantaisistes aux vaccins, le fait qu'il modifierait leur ADN par exemple.
4. La COVID-19 : une maladie devenue peu visible et des bénéfices du vaccin non perceptibles
La population a du mal à appréhender le bénéfice individuel ou social du vaccin pour la COVID-19. Beaucoup ne voient pas l'épidémie.
La COVID-19 est une maladie devenue relativement peu visible ou spectaculaire. Les gens ayant souffert de la maladie ou gardé des séquelles sont peu médiatisés. Les malades graves partent à l'hôpital, une partie (très âgée le plus souvent) meurt sans déclencher de véritable émotion sociétale.
Par ailleurs les conséquence économiques sont atténuées par les mesures publiques de soutien à l'activité, sans que la population soit consciente de l'énorme fardeau qui pèse sur les dépenses publiques.
Le point sur les effets secondaires des vaccins
Contrairement aux effets secondaires des médicaments, qui ont peu de rapport avec leur efficacité, certains effets secondaires des vaccins peuvent être une manifestation de prise en charge du système immunitaire et signe que le corps réagit. Ainsi une fièvre modérée, des frissons, des courbatures, une fatigue peuvent être des signes cliniques tout à fait normaux. Certains vaccins comme celui de la fièvre jaune ont des effets secondaires fréquents comme la fièvre ou des troubles intestinaux.
Par ailleurs, certains effets secondaires sont parfois attribués aux vaccins alors qu'il ont une cause exogène. Dans les études cliniques de phase 3, il n'est pas rare de voir le groupe "placebo" déclarer autant, voire plus de cas, d'effets secondaires, que le groupe "vacciné". Dans le cas du vaccin COVID-19 de Moderna, par exemple, le pourcentage d'effets secondaires est identique (1%) dans les deux groupes dans les études de phases 3.
S'ils sont exceptionnels, il existe par contre des effets secondaires graves pouvant être associés à certains vaccins. Ils doivent être pris en compte dans l'étude du rapport bénéfice/risque. C'est la raison pour laquelle les vaccins font l'objet d'une vaccinovigilance rigoureuse, permettant de détecter ces phénomènes.
Le cas des adjuvants
Les adjuvants (en général des sels d'aluminium) sont des additifs ajoutés au vaccin pour attirer l'attention du système immunitaire sur la région où est injecté le vaccin. Ils sont principalement utilisés sur les vaccins inactivés, qui ont l'avantage de ne pas présenter de risque pour les personnes immunodéprimés, mais qui ont besoin d'un "boost" pour obtenir une réponse immunitaire satisfaisante.
Pour rappel, les premiers vaccins COVID-19 mis sur le marché début 2021 (Moderna et Pfizer), qui sont des vaccins à "ARN messager" ne contiennent pas d'adjuvant aluminique.
L'aluminium est un métal dont notre corps a besoin. Il est très présent dans notre quotidien : boissons en canette, eau du robinet, aliments cuits dans du papier d'aluminium, etc. Il est naturellement présent dans notre alimentation (céréales, légumes). Les conséquences sur la santé d'une surexposition à l'aluminium fait débat.
L'aluminium est utilisé depuis 90 ans dans les vaccins. Il convient de noter que les doses injectées dans la cadre d'un vaccin sont faibles par rapport aux doses journalières auxquelles nous sommes exposés. Une dose de vaccin contient environ le dixième des doses d'aluminium ingérées quotidiennement dans notre alimentation.
La présence de sels d'aluminium a été rapprochée d'une anomalie, la myofasciite à macrophage, micro-lésion inflammatoire des muscles au lieu d'injection qui a fait l'objet de plusieurs études. Le rapprochement avec des signes cliniques comme la fatigue ou une douleur musculaire n'est à ce jour pas établi. Ce rapprochement a été fait en France uniquement.
Les effets secondaires rares et/ou à long terme et l'importance de la vaccinovigilance
Les vaccins subissent des campagnes de tests en 3 phases qui permettent de juger de leur rapport bénéfice/risque. Néanmoins, les tests de phase 3 qui portent sur plusieurs dizaines de milliers de personnes et durent plusieurs mois sont insuffisants pour évaluer les phénomènes rares, qui surviennent tous les 10.000 vaccinations ou plus. Par ailleurs, ils ne sont pas assez longs pour mesurer les effets secondaires sur le long terme. C'est la raison pour laquelle un suivi rigoureux est réalisé par les autorités sanitaires.
Des enquêtes sanitaires post-commercialisation sont parfois menées lorsqu'il existe un doute entre une problématique sanitaire, en général une maladie secondaire, et une campagne de vaccination. Dans beaucoup de cas, la relation entre le vaccin et la maladie secondaire est démentie, la population vaccinée n'étant statistiquement pas plus touchée que le reste. Par exemple, le vaccin contre l'hépatite B a été accusé d'entrainer une augmentation des cas de sclérose en plaque. Les études menées en France et aux USA ont démontré qu'il n'existait pas de lien de cause à effet.
Il y a néanmoins des cas où le rôle du vaccin dans le développement d'une maladie ont été confirmés scientifiquement. Par exemple, un vaccin contre la grippe H1N1 (lPandremix) a entrainé un certain nombre de cas de narcolepsie (maladie provoquant des sommeils spontanés, très handicapante socialement) en Europe, conduisant à la révision du rapport bénéfice/risque du vaccin. 650 personnes ont été touchées après la vaccination de 19 millions de personnes en Europe, soit 0,003% de la population vaccinée.
Le risque de développer la maladie à cause du vaccin
Dans le cas des vaccins dits "vivants atténués" c'est à dire contenant des agents infectieux dont la virulence a été diminuée, il existe un risque résiduel de contracter la maladie pour les personnes immunodéprimées. Ces personnes sont exclues du champ de vaccination et doivent recourir à d'autres technologies vaccinales. Dans le cas de la COVID-19, sur les 60 vaccins en phase d'essais cliniques, un seul est un "vaccin vivant atténué": le"COVI-VAC" un vaccin indien administrable par voie nasale.
Le rapport bénéfice/risque des vaccins COVID-19
Les vaccins sont des traitements médicaux comme les autres. Ils sont associés à un risque qui, même très faible, doit être confronté à un bénéfice sanitaire. L'objectif des études cliniques et du suivi est bien entendu d'évaluer le plus précisément possible les deux.
1. Il faut tout d'abord noter que le vaccin est la seule solution permettant de sortir de l'épidémie compte tenu de l'échec des traitements médicamenteux.
2. Le bénéfice sociétal du vaccin est très important si l'on prend en compte le coût économique de l'épidémie estimé à plusieurs centaines de milliards d'euros qui vont peser sur les générations futures
3. L'efficacité sur la base des études cliniques de phase 3 disponibles est au rendez-vous.
Selon la FDA américaine un vaccin peut être commercialisé à partir de 50% d'efficacité. Les vaccins pour la COVID-19 ont des taux efficacité allant de 70 à 95%.
Pour prendre l'exemple des vaccins qui sont mis sur le marché en ce début 2021 :
Le vaccin à ARN messager du laboratoire Moderna protège efficacement contre l'infection ( à 94,1%) et parfaitement contre les formes graves de la maladie (à 100%), sur la base des études cliniques de phase 3. Cela veut dire que le vaccin élimine la mortalité mais aussi les séquences potentielles (fibroses pulmonaires, etc.) pour le bénéfice individuel du patient vacciné. Le vaccin Pfizer/BioNtech (autre vaccin à ARN messager) annonce lui une efficacité de 95%.
En l'état de l'évaluation de l'efficacité et des risques, le rapport bénéfice/risque pour l'ensemble de la population, des vaccins contre la COVID-19 est extrêmement favorable.
Pourquoi la réticence des français à se faire vacciner contre la COVID-19 n'est pas un problème ?
Environ 40% de la population française est encline à se faire vacciner, 50 % est provisoirement réfractaire au vaccin estimant que l'on manque de recul sur le vaccin et la maladie. Seuls 10% des français sont réfractaires au vaccin d'une manière générale et sans doute définitivement. La quantité de vaccins disponible début 2021 est de toute façon insuffisante pour vacciner l'ensemble de la population, et même les 40% qui sont favorables au vaccin. Vacciner cette seule population va prendre des mois. Plus tard, lorsque les septiques seront rassurés sur l'efficacité et l'innocuité du vaccin, il sera possible de vacciner 60 à 80% de la population ce qui sera largement suffisant pour juguler l'épidémie.
Important : Le contenu diffusé sur Coronavir.org ne doit jamais remplacer les conseils d'un médecin ou des autorités de santé locales.